Fabrice Rebeyrolle

La figure de l’ange

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L’ange est la métaphore d’une grande partie des arts, celle
qui tend à rendre visible l’invisible. Dans la peinture, le
peintre peut même aller au-delà des signes qu’il produit.
L’ange est là, présent sur nos chemins de vie et incarne
l’imperfection des hommes comme un manque habité
d’un sens profond de nostalgie.
Dans Les Elégies de Duino, Rainer- Maria-Rilke dit que
« Tout ange est terrible » : l’ange est obligé de voiler sa
puissance et sa lumière car l’homme ne peut contempler le
divin face à face sans mourir.
« Qui donc dans les ordres des anges m’entendrait si je criais ? Et même si l’un
d’eux soudain me prenait sur son cœur, de son existence plus forte je périrais car
le beau n’est que le commencement du terrible » (Première élégie).
Mais il n’est pas inaccessible : il aspire à connaitre la terre,
les choses, la matière.
L’homme ne pourra rencontrer l’Ange qu’en se tenant au
sommet de lui-même.

Fabrice Rebeyrolle, Notes d’atelier, Décembre 2022